Résumé
L'implication s'impose aux protagonistes de la relation d'accompagnement, du fait de la rencontre de deux parcours de vie, des missions du professionnel, des attentes de la personne accompagnée. Les différents espaces du privé, de la participation émotionnelle, provenant du professionnel et interpréter comme don par la personne accompagnée, ouvre sur le don d'individuation qui sort cette dernière d'un collectif d'usagers (résidents, patients...) en lui donnant une place de sujet unique. De ce fait, l'implication est nécessaire mais elle doit être interrogée par le biais des motivations du professionnelle, comment s'implique-t-il? Jusqu'où va son implication ?
Questionner l'implication amène la réflexion sur la distance. Tout d'abord la distance physique, l'espace intime, l'espace privé, qui pour nombre de professionnels sont les espaces de l'accompagnement. La proximité dans le temps, dans l'espace n'est pas sans incidence sur la relation, elle peut mettre à mal les repères entre personne et professionnel, entre attirance et répulsion dans le champ de la dimension affective. L'examen de la distance de soi à autrui, de soi à soi, dans la relation d'accompagnement passe par un tiers, équipe, supervision, analyse de la pratique... La recherche de la "bonne distance" ou distance suffisante, implique aussi et surtout ne démarche active de l'intervenant. En observant ce qu'il fait et comment il le fait, le professionnel peut acquérir une meilleure connaissance de lui-même. Pour finir, la bonne distance n'existe pas en soi, elle varie à chaque nouveau lien d'accompagnement, et malgré son expérience sur le sujet, n'importe quel professionnel peut être affecté par la relation à autrui.